Résidus de phytos dans les cheveux D'où viennent-ils vraiment ?
Le grand public utilise plus de pesticides qu’il ne semble le croire. Alors que les agriculteurs sont une nouvelle fois montrés du doigt, une étude montre que les colliers anti-puce, insecticides, produits de traitement du bois et autres produits domestiques ont une forte part de responsabilité. C’est ce qu’explique sur Twitter @Agritof80, agriculteur dans la Somme. Il décrypte l'étude point par point : « Non, l'agriculture n'est pas responsable de tous les maux... »
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Face aux conclusions quelque peu hâtives visant uniquement l'agriculture, les agriculteurs réagissent sur les réseaux sociaux. @Agritof80, agriculteur dans la Somme, a diffusé sur Twitter une série de messages (« thread ») pour dénoncer ce traitement des informations. Ainsi, selon l'étude, 60 % des molécules observées dans les cheveux sont des insecticides, 30 % des fongicides et 10 % des herbicides. Une répartition que l'agriculteur compare à celle des produits phytosanitaires utilisés dans l' agriculture française et qui s'avère bien différente. En effet, les producteurs ont plus recours aux herbicides (46 %) et fongicides (41 %) qu'aux insecticides (4 %), selon les chiffres 2015 du ministère de l'agriculture. Ce qui montre que les produits phytosanitaires ne sont tout simplement pas utilisés qu'en agriculture.
Et après tout, est-ce que toutes ces molécules sont utilisés uniquement en agriculture ? La réponse est claire : non, non et non.
Suite à l'article de @le_Parisien , un petit décryptage de l'étude des cheveux des verts .
— Agritof80 (@agritof80) 7 novembre 2018
Prêt pour un #thread ? ??????
Désolé, ça va être long mais la #rigueurscientifique l'impose. https://t.co/nwCqLTyDsG
Parmi les phytosanitaires les plus représentés selon l'étude : le fipronil arrive en tête. Cet insecticide appartient à la famille des néonicotinoïdes, désormais interdits en agriculture depuis le 1 er septembre 2018, mais est toujours « utilisé dans les colliers anti-puces de nos chiens et chats », rappelle @Agritof80. Deuxième produit en quantité importante : la perméthrine , autre insecticide non destiné à un usage agricole et composant des solutions insecticides pour la lutte contre les mouches ou les moustiques dans les habitations par exemple.
Autre phytosanitaire retrouvé : le propiconazole, « N°2 ex-aequo ». Un fongicide peu employé en agriculture ( « 0,3 % du tonnages des produits phytosanitaires en 2015 ») mais servant également au traitement du bois. Le chlorpyrifos-éthyl correspond au 4e produit présent dans les cheveux des citoyens analysés. Cet insecticide est appliqué pour des usages agricoles, mais de manière « limitée (0,2 % du tonnage 2015) ». Il sert aussi au traitement du bois : pour les meubles et parquets notamment.
« Oui, l’agriculture a une part de responsabilité. Mais, non, elle n’est pas la seule responsable de tous les maux … », précise l’agriculteur.
Consacrons nous au 60% "contaminés".
— Agritof80 (@agritof80) 7 novembre 2018
Regardons quelles molécules observées.
J'ai remis ça dans un tableur les données page 6 pour regrouper par famille. pic.twitter.com/Ic8BeOgRWW
Une petite synthèse.
— Agritof80 (@agritof80) 7 novembre 2018
Les 4 premiers à usage probablement non agricoles + les 2 mixtes cités au dessus.
Ça représente plus de 80% des molécules détectées !
Continuons avec la page 16 où on sépare les échantillons d'habitants ruraux et ceux des citadins.
— Agritof80 (@agritof80) 7 novembre 2018
Qu'observe-t-on?
Aucun écart.
SI vous voulez vraiment en trouver un, les citadins en ont plus... pic.twitter.com/tNzZtKRvwL
Sur Twitter, Mac Lesggy, ingénieur agronome, animateur et producteur de l'émission de télévision « e = m6 », en appelle à la rigueur scientifique.
— Mac Lesggy (@MacLesggy) 7 novembre 2018
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